Un ministre du bonheur

Si, au Québec, l’ajout de « saines habitudes de vie » aux responsabilités de la ministre Lucie Charlebois a fait beaucoup parler chez les observateurs de la scène politique, on peut imaginer ce qui se serait passé si le premier ministre avait tout bonnement annoncé la mise en place d’un ministère du Bonheur!

C’est pourtant ce qu’ont fait récemment les dirigeants des Émirats arabes unis, sans grande réaction dans les médias. Il faut dire que la liberté de presse dans ce coin du monde ne fait pas exactement partie des priorités. Reporter sans frontière attribue aux Émirats arabes unis le 137e rang sur 167 pour la liberté de travail accordée aux journalistes.

Mais revenons au Bonheur gouvernemental. Dans un communiqué, le premier ministre, le sheik Mohammed bin Rashid Al Maktoum, déclarait qu’il s’agissait d’une nouvelle façon de servir et de prendre soin de la population. Pour sa part, un analyste local affirmait qu’après avoir réglé les dossiers de base (!) que sont la santé et l’éducation, le gouvernement était maintenant prêt à passer à de nouveaux objectifs.

Admirons la créativité du premier ministre qui, dans un même remaniement ministériel, a annoncé non seulement la création du ministère du Bonheur, mais aussi un second nouveau ministère, celui de la Tolérance. On a aussi annoncé que le ministère des Affaires internes serait désormais responsable… de l’Avenir.

Plus de détails, tous aussi savoureux, dans ce texte du New York Times.