Réforme des lois du travail en Ontario : des échos au Québec

Au cours des deux dernières années, les lois du travail de l’Ontario ont été scrutées à la loupe par un groupe d’experts. Le rapport d’examen portant sur l’évolution des milieux de travail, dévoilé en mai, révèle d’ailleurs que « la législation de l’emploi et du travail qui est en place actuellement en Ontario est le reflet d’une autre époque et de circonstances différentes, et elle ne répond pas aux problèmes qui existent dans les milieux de travail aujourd’hui. »

De plus, les audiences et réunions effectuées partout en Ontario ont permis de constater « qu’il y avait énormément d’incertitude, d’anxiété et de stress, et que cela minait la qualité de vie et le bien-être mental et physique de plusieurs employés ».

Quelques jours seulement après le dépôt de ce rapport, qui compte plus de 200 recommandations, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a dévoilé certaines mesures proposées dans son projet de réforme des lois du travail :

  • Trois semaines de congé, par année, pour les travailleurs qui ont le même employeur pendant cinq ans afin de « faciliter la conciliation travail et vie personnelle »;
  • Tous les travailleurs auront droit à 10 jours de congés pour urgence personnelle chaque année, dont deux payés;
  • Les employés à temps partiel seront payés le même salaire que les travailleurs à temps plein pour un travail équivalent;
  • Le salaire minimum grimpera à 15 $ l’heure en janvier 2019;
  • L’employeur devra payer un minimum de trois heures de travail s’il annule un quart de travail à moins de 48 heures d’avis.

Ce projet de réforme a d’ailleurs fait écho au Québec puisque la ministre du travail entend, elle aussi, réviser la Loi sur les normes du travail afin d’« améliorer la qualité de vie au travail des salariés tout en augmentant les gains de productivité pour les entreprises. »

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a d’ailleurs réagi positivement face à l’expérience de l’Ontario : « Le salaire minimum, la proposition sur les vacances, on trouve tout ça très intéressant. On est toujours à l’écoute de ce qui se fait ailleurs pour bien mesurer l’impact chez nous », a-t-il souligné en précisant qu’il est également ouvert à améliorer la conciliation travail-famille.