3 mythes et réalités en nutrition

Il existe plusieurs mythes et réalités entourant la nutrition, en particulier en rapport avec le contrôle du poids et la perte de masse grasse. Distinguons ensemble le vrai du faux au sujet de citations que l’on entend souvent.

Une augmentation de l’activité physique régulière s’accompagne souvent d’un changement de préférences alimentaires.

La réponse est : ambiguë.

Il est vrai que les témoignages d’un changement naturel vers des habitudes alimentaires plus saines à la suite de l’augmentation de la quantité et/ou de l’intensité des activités physiques pratiquées abondent. Il paraît même normal que le fait de brûler davantage de calories nous donne envie de diminuer notre consommation d’aliments riches en gras pour plutôt augmenter notre apport d’aliments riches en glucides. La science ne précise toutefois pas si un tel phénomène est dû aux effets physiologiques de l’activité physique ou s’il est plutôt lié à l’enthousiasme des gens en pleins changements d’habitudes de vie. Ce que nous savons cependant, c’est qu’un entraînement assez intense peut couper l’appétit à court terme, soit jusqu’à environ deux heures après l’exercice.

Les données actuelles indiquent plutôt que l’exercice physique n’a pas d’effet sur la proportion des macronutriments (protéines, lipides et glucides) trouvés dans la diète des personnes obèses ou faisant de l’embonpoint. Ainsi, une personne en surpoids mangeant déjà trop d’aliments gras continuerait de le faire même en commençant à faire de l’exercice. On ne peut donc pas prétendre que l’augmentation de l’activité physique s’accompagne nécessairement d’une modification spontanée des choix alimentaires.

La diète a plus d’impact sur la perte de gras que l’exercice physique seul.

La réponse est : vrai et faux.

Il est commun pour les kinésiologues d’informer leurs clients que 80 % de la perte de poids provient des changements d’alimentation et 20 % d’une augmentation de la dépense énergétique et c’est souvent vrai. En effet, il est beaucoup plus facile et réaliste de couper les desserts de moitié, que d’ajouter le nécessaire à notre routine d’activité physique pour créer ce fameux déficit énergétique nécessaire à la perte de poids.

En revanche, réduire son ingestion d’aliments peut créer une perte de masse maigre (muscles) si on ne pratique pas d’entraînement musculaire régulier. S’en suivrait alors une diminution du métabolisme de base qui est plus importante que la perte de gras. Le métabolisme de base représente à lui seul la plus grande source de consommation d’énergie quotidienne et une saine masse musculaire aide à le maintenir élevé.

Aussi, toutes les personnes ne sont pas faites pareil. Des chercheurs ont comparé chez des sujets obèses, les effets d’une diète hypocalorique sans influencer les habitudes en activité physique des sujets, avec un groupe suivant rigoureusement un programme d’entraînement de marche rapide ou de jogging sans diète. Dans les deux cas, le déficit calorique quotidien était identique, soit 700 calories par jour. L’étude a toutefois révélé que l’activité physique réduit davantage la quantité de graisse totale (-6,1 kg et -4,8 kg) que la diète seule, puisque cette dernière entraîne la balance de la perte de poids totale, pourtant identique, en perte de masse maigre.

Faire du sport augmente la gourmandise.

La réponse est : faux.

Une manière d’assurer un meilleur contrôle sur notre appétit serait d’atteindre un certain seuil de dépense énergétique quotidienne.

La simple disponibilité des aliments influencerait moins nos choix alimentaires que nos réels besoins énergétiques. Les personnes dont le volume d’activité physique ne permet pas d’atteindre ce seuil dépensent moins d’énergie, ont tendance à avoir un bilan énergétique positif et à prendre du poids. En plus, leur gourmandise est moins contrôlée. À l’inverse, lorsque le seuil de dépense calorique est dépassé, l’appétit et l’apport énergétique alimentaire seraient davantage régulés par des facteurs intrinsèques et donc proportionnels aux besoins réels, d’où un moins grand risque de prise de poids.